Situation générale

L’assurance-invalidité est un pilier important de notre système d’assurances sociales et mon département en assure la surveillance au niveau cantonal.

Je vais citer quelques chiffres qui soulignent le rôle de cette assurance auprès de la population de notre canton : plus de 16'000 mesures professionnelles accordées à quelques 8'000 personnes dans le canton de Vaud en 2019, ainsi que 2'018 personnes placées en entreprise ou maintenues en emploi. Je souhaite donc mettre en évidence l’effort des personnes qui se mobilisent pour se former et se réinsérer dans le marché de l’emploi. Je relève aussi le travail d’accompagnement du personnel de l’Office AI pour le canton de Vaud qui, par son engagement, permet à tant de bénéficiaires de conserver ou de retrouver leur dignité grâce à leur insertion dans le monde du travail. 

Mais tous ne peuvent pas être réinsérés : l’assurance-invalidité permet également de maintenir l’autonomie de personnes qui se trouvent très limitées par leur problématique de santé. N’oublions donc pas que, dans notre canton, de nombreuses personnes vivent en situation de handicap et j’ose croire que l’assurance-invalidité est un élément parmi d’autres qui améliore leurs conditions de vie.

L’AI évolue et le projet de modification de la loi, dont l’examen est à bout touchant aux Chambres fédérales, suscite beaucoup d’enthousiasme à l’Office AI pour le canton de Vaud, car il lui offrira de nouveaux outils encore plus performants pour la réinsertion des jeunes et des personnes atteintes dans leur santé psychique. L’AI se développe donc en phase avec les défis sociaux et économiques de notre société et je ne peux que m’en réjouir.

M. Barraud, vous êtes directeur de l’Office AI pour le canton de Vaud depuis juillet 2019, vos premières impressions.

J’ai trouvé un Office constitué de personnes très engagées, mais avec une pression importante sur les épaules au vu de l’ampleur des tâches à réaliser. J’ai aussi fait la constatation d’une forme d’injustice… le grand public ne se rend pas compte du travail effectué quotidiennement. Les opinions se résument un peu en deux catégories, les uns pensent que l’AI octroie des rentes à n’importe qui et les autres estiment que l’AI fait tout pour ne pas octroyer des rentes. La vérité est bien plus complexe que ces visions binaires. Chaque situation est examinée avec la plus grande objectivité dans un cadre légal bien défini.

Avez-vous pris des mesures pour soulager les collaborateurs ?

Certaines dispositions étaient déjà appliquées, nous les avons poursuivies et en avons mis d’autres en place, maintenant je peux vous dire que nous avons trouvé des solutions dans plusieurs services qui présentaient à la fois une surcharge et du retard. Nous avons déjà réussi à réduire des délais de traitement dans plusieurs domaines comme les factures, le service mineur ou encore le service des moyens auxiliaires. Ces résultats ont un effet extrêmement positif, tant à l’externe, pour l’image, qu’à l’interne, pour le moral des troupes ! In fine, c’est à chaque collaboratrice et collaborateur de l’Office que le mérite revient.

Quelles mesures avez-vous prises concrètement ?

A la fois des mesures techniques visant à simplifier et automatiser le travail, des mesures de management et quelques engagements, malgré le cadre restrictif auquel nous sommes tenus par notre autorité de surveillance. Un nouveau modèle de dotation des ressources est actuellement à l’étude au niveau de la Confédération. C’est une bonne chose, car l’effectif actuel n’est plus suffisant pour répondre aux demandes dans des délais acceptables pour la population.

A propos du management, pouvez-vous nous donner quelques éléments de votre vision ?

Je tiens à ce que les collaboratrices et collaborateurs aillent vers davantage de responsabilisation et d’autonomie. Ma vision se fonde sur la confiance, la coopération, l’autonomie et l’apprentissage. Je souhaite que toutes et tous dans cet Office exercent leur fonction avec authenticité, un état d’esprit positif, constructif et aussi avec plaisir!